Alain Azeroual
Points clés sur les marchés financiers Juillet 2022
Dernière mise à jour : 6 déc. 2022
100 jours de conflits, au moins 46 000 morts, 15 millions de personnes déplacées, la guerre en Ukraine est une véritable tragédie. Jusqu’où est prêt à aller le président russe, Vladimir Poutine ? Certains spécialistes pensent qu’il va désormais se concentrer sur son objectif initial : la région du Donbass.
La BCE officialise sa nouvelle doctrine monétaire. Par la voix de sa présidente, Christine Lagarde, l’institution européenne a annoncé que la première hausse des taux interviendrait quelques semaines après l’arrêt des achats d’actifs, prévu en juin.
Au cours du 1er trimestre, les entreprises ont publié des résultats financiers globalement supérieurs aux attentes des analystes. Les acteurs économiques anticipent cependant un second semestre plus difficile.
Malgré une volatilité plus importante, les marchés financiers font du surplace.
En France, les élections législatives ont confirmé la montée des extrêmes, déjà largement entrevue lors des élections présidentielles. Le parti de Marine Le Pen, le rassemblant national, a obtenu 89 sièges. La « Nouvelle union populaire écologique et sociale » (NUPES) a, quant à elle, remporté 131 sièges. Renaissance (ex-LREM) ne dispose ainsi que d’une Majorité relative à l’Assemblée Nationale.
Marchés financiers : des performances en dents de scie
Les marchés financiers jouent depuis quelques semaines avec les nerfs des investisseurs. Aucune tendance claire ne semble se profiler à l’horizon. Les principaux indices boursiers faisant du yoyo, au gré des dernières publications économiques.
Une certaine nervosité est même en train de gagner les investisseurs. Celle-ci s’est notamment traduite par des chutes étourdissantes de certaines valeurs ou classes d’actifs.
Snapchat, l’un des titres les plus emblématiques de la Tech américaine, a connu une baisse de plus de 30 %, en une seule journée, après avoir émis un avertissement sur ses résultats. Même le géant de la distribution américaine, Walmart a subi les foudres des investisseurs. L’action du groupe a cédé près de 11 % en raison de résultats trimestriels décevants.
Et que dire des cryptomonnaies ? Le Terra USD a ainsi perdu plus de 80 % de sa valeur en l’espace d’une semaine. Après avoir franchi la barre des 56 000 € en 2021, le Bitcoin a cédé plus de 50 % de sa valeur et s’échange désormais autour de 24 000 €.
Guerre en Ukraine : un conflit sans fin ?
La Russie concentre ses forces sur le Donbass
Cela fait désormais plus de 100 jours que la guerre en Ukraine a débuté. Alors que Vladimir Poutine anticipait une guerre-éclair, son armée se retrouve finalement enlisée dans un conflit extrêmement sanglant. Selon les différents chiffres publiés par la communauté internationale, plus de 46 000 personnes ont déjà perdu la vie. 15 millions d’Ukrainiens ont été contraints de fuir leur maison. Un tiers d’entre eux ont même dû quitter le pays. À ce drame humain, le pays dirigé par Volodymyr Zelensky doit faire face à une crise économique sans précédente. Le PIB de l’Ukraine a chuté 30 %, soit la pire contraction constatée depuis la Deuxième Guerre mondiale.
La situation peut-elle évoluer dans les prochaines semaines ? Selon certains spécialistes, l’armée russe semble concentrer ses forces autour de la région minière du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Les villes hautement stratégiques pourraient rapidement tomber aux mains des forces russes. Selon les officiels Ukrainiens, la situation s’est « largement aggravée » dans cette zone, et ce malgré le soutien matériel des forces occidentales.
La guerre redessine la carte géopolitique
Loin de renforcer l’influence russe en Europe, la politique impérialiste orchestrée par Vladimir Poutine pousse de nombreux États du Nord et de l’Est de l’Europe dans les bras de son meilleur ennemi, les États-Unis. La Finlande et la Suède ont ainsi soumis, le mercredi 18 mai dernier, leurs demandes d’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Autre effet domino, le Danemark a voté par référendum en faveur de son entrée dans la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne. Le « oui » l’ayant même emporté à une écrasante majorité (66,9 %).
Les matières premières toujours sous pression
En parallèle, les sanctions visant à mettre au ban de l’économie mondiale la Russie continuent de pleuvoir. Les 27 membres sont parvenus à un compromis sur le pétrole russe en adoptant un embargo « partiel et progressif ». Sous la pression de la Hongrie, l’UE a toutefois établi une distinction entre le pétrole transporté par voie maritime et celui par oléoduc. Le premier devrait être interdit d’ici 6 mois. Le second fait l’objet d’un calendrier plus nébuleux. L’Europe s’étant seulement accordée pour le stopper « aussi vite que possible ». On peut également constater que ces décisions ne concernent pas le gaz russe, dont l’économie européenne est encore très dépendante.
Cette mesure a – bien évidemment – des conséquences sur les prix du Pétrole. Le Brent a ainsi grimpé de 2 % à 124 dollars le jour suivant l’annonce. Au même moment, l’Europe a évalué le coût de son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Il faudra ainsi investir la coquette somme de 195 milliards d’euros pour pouvoir se passer des matières premières russes et financer la transition vers les sources d’énergie renouvelable.
Les États-Unis et l’Europe : un combat contre l’inflation
La BCE change de ton
La décision tant attendue est enfin arrivée. La présidente de l’institution monétaire européenne vient de dévoiler sa feuille de route pour les mois à venir. Elle se devait de relever ses taux d’intérêt. Cela sera bientôt chose faite. Selon Christine Lagarde, la première hausse des taux en zone euro pourrait intervenir « quelques semaines seulement » après la fin des achats nets d’actifs.
Le resserrement de sa politique monétaire était rendu inéluctable. Provoquée par la flambée des prix de l’énergie, les difficultés sur les chaines d’approvisionnement et une forte « demande » post covid, l’inflation a de nouveau battu des records en mai en zone euro. Elle est estimée à 8,1% en rythme annuel, contre 7,4% en avril, selon une étude publiée par Eurostat.
En France, l’inflation française s’est appréciée de 4,8% en avril, sur un an glissant, contre +4,5% le mois précédent. Outre l’énergie (+26,5%), l’alimentation (+3,8%) et les produits manufacturés (+2,6%) sont durement touchés. En Allemagne, les tensions inflationnistes sont encore plus marquées. L’inflation atteint, en effet, 7,4% sur un an.
Mais sur quel rythme sera mené le durcissement de la politique monétaire de la BCE ? En remontant trop vite ses taux, elle pourrait affaiblir le pouvoir d’achat des ménages, déjà sévèrement touché par l’inflation. Cette question sera, à n’en pas douter, l’un des principaux enjeux de la seconde partie de l’année.
Au Royaume-Uni, le chômage est au plus bas depuis les années 70, c’est un record absolu. Cette extraordinaire dynamique du marché de l’emploi a soutenu une accélération de la croissance des salaires. Hélas, avec une inflation très élevée, les salaires réels sont restés négatifs.
La FED poursuit sa hausse des taux
Au pays de l’Oncle Sam, l’inflation est aujourd’hui l’ennemi numéro 1. Et les chiffres économiques publiés pour le mois d’avril ne risquent pas de faire changer cette posture. L’inflation reste à des niveaux très élevés, à 8,3 %. Pour enrayer cette spirale infernale, la Réserve fédérale américaine (FED) a sorti l’artillerie lourde. Depuis le début de l’année, elle a déjà relevé ses taux de trois quarts de points et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Lael Brainard, la vice-présidente de l’institution américaine, vient ainsi de préciser qu’il n’y avait pas de raison à ce stade d’envisager une pause dans la hausse des taux. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour ramener l’inflation à notre objectif de 2% ». Pour le mois de Juin, la BCE a relevé ses taux directeurs de 0,75 %, une augmentation totalement inédite par son ampleur. Le marché prévoit désormais une hausse des taux de 50 points de base en juillet.
Heureusement, l’économie américaine demeure en bonne santé. Un rapport publié par le département américain du Travail montre que les créations d’emplois aux États-Unis ont été supérieures aux attentes en mai, tandis que le taux de chômage est resté stable. Il ne faudra cependant pas que les prix augmentent trop vite, au risque de fragiliser le pouvoir d’achat des Américains.
Pour prévenir tout dérapage, Joe Biden a reçu le patron de la Fed. En organisant cet entretien, le président américain a voulu s’assurer que la politique menée par la banque centrale américaine ne vienne pas contrecarrer ses positions en faveur de l’emploi et du pouvoir d’achat.
Chine : des assouplissements sanitaires bienvenus
Le gouvernement chinois s’était enfermé dans une politique zéro covid qui n’avait plus de sens sur le plan sociétal et économique. Réduite au silence, la population ne supportait plus ces décisions politiques privatives de liberté. L’économie allait, quant à elle, droit dans le mur. Les ventes au détail ont baissé de 11 % en un an. Pire, le taux de chômage dépasse désormais les 6 %.
La ville de Shanghai vient heureusement de lever les plus importantes de ses restrictions. Le gouvernement chinois compte-t-il prendre des mesures exceptionnelles de soutien en faveur de l’économie, comme l’on fait les pays occidentaux ? A priori, non. Xi Jinping ne souhaite pas, à ce stade, alimenter artificiellement l’activité économique chinoise. Il faut plutôt le pari d’un rebond naturel, soutenu par le rattrapage de la consommation des ménages et les investissements des entreprises.
Conclusion sur les marchés financiers
Les résultats du premier trimestre publiés par les entreprises sont rassurants. Plus de 70 % des sociétés européennes et US sont allés au-delà des attentes des analystes ! L’inflation galopante obscurcit cependant le tableau. Les dirigeants préfèrent donc jouer la carte de la prudence sur les perspectives de la deuxième partie de l’année. Ils sont notamment nombreux à faire part de leurs difficultés d’approvisionnement.
Depuis le début de l’année, sur les marchés financiers, on note une surperformance de la « value » grâce à l’inflation élevée impactant les multiples et réduisant les bénéfices futurs des sociétés de croissance. L’écart de valorisation est cependant loin d’être comblé compte tenu du nouvel environnement économique. À y regarder de plus près, on se rend compte qu’une grande partie de cette surperformance a – en réalité – été menée par les valeurs de l’énergie, qui semblent maintenant à des niveaux trop élevés.
Sur le plan politique, Emmanuel Macron a été réélu pour un deuxième mandat de cinq ans en tant que Président des Français. Mais il ne pourra pas compter sur une majorité absolue pour mener « librement » sa politique. Cette situation peut être un frein aux votes et à la mise en place des réformes structurelles engagées pour le pays.
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