Point sur le 1er semestre 2023 : une tendance positive malgré un contexte économique incertain.

Les marchés ont notamment été soutenus par une activité économique plus résiliente qu’attendue, une inflation en reflux et l’engouement des investisseurs pour les entreprises liées à l’intelligence artificielle.
L’indice MSCI AC World (en dollars), représentatif des actions internationales, termine le semestre sur une hausse marquée de 13,9% à fin juin. Quant aux marchés européens, ils ont fait preuve d’une surprenante résilience malgré les craintes de ralentissement économique. Preuve à l’appui, l’indice des actions de la Zone Euro, l’Euro Stoxx 50, performe de 18,4% sur la période. Outre-Atlantique, la tendance est la même. L’indice américain S&P 500 enregistre une performance de près de 17% sur le semestre. L’indice des valeurs technologiques, le Nasdaq, s’envole quant à lui de plus de 32%, rattrapant ainsi sa lourde perte de 2022, porté par les semi-conducteurs et la montée en puissance de l’intelligence artificielle.
En Asie, le marché japonais retrouve ses plus hauts niveaux depuis 35 ans, grâce à une consommation interne soutenue et une politique monétaire encore accommodante. En revanche, le marché chinois reste en repli sur le semestre, la réouverture de l’économie post-Covid montrant des signes d’essoufflement.
Parmi les secteurs européens les plus performants depuis début 2023 au sein de l’indice Stoxx Europe 600, figurent les secteurs dits « cycliques » comme la distribution (+27.3%), les transports & loisirs (+27%), l’automobile (+26,6%) et la technologie (+26%), très chahutés en 2022 dans un contexte de fortes tensions inflationnistes et de hausse des taux.
A contrario, les matériaux et l’énergie, secteurs les plus performants de 2022, terminent le semestre en repli respectif de -11,3% et -2,5%, impactés par la baisse des cours des métaux de base et du pétrole sur la période. Enfin, l’immobilier, toujours pénalisé par le niveau de taux encore élevé, recule de près de 9% depuis le début d’année à fin juin 2023.
Sur les marchés obligataires, la volatilité est restée forte sur les 6 premiers mois de l’année, ces derniers évoluant de manière heurtée, entre perspectives de taux d’intérêt, de croissance économique et discours des banquiers centraux. Finalement, les emprunts d’Etat européens et américains terminent le semestre en légère progression (respectivement +2.5% et +1.6%). La tendance est la même pour les obligations privées en Europe et aux Etats-Unis.
Concernant les actifs de diversification, sur les matières premières, le prix du gaz est nettement descendu depuis janvier 2023, en baisse de plus de 50% sur le semestre, et le prix du baril WTI de pétrole est en recul de 12% sur la même période, sur fond de crainte de ralentissement économique et malgré les tentatives de l'OPEP de faire remonter les prix en baissant les quotas de production. Le marché immobilier coté européen termine le semestre sur un repli de 8%, impacté par des taux d’intérêt élevés.
Des marchés étonnamment résilients
Au regard de leur évolution sur les six premiers mois de l’année, les places boursières n’auront finalement pas été freinées par la poursuite des hausses de taux d'intérêt des banques centrales en Europe et aux Etats-Unis. En remontant ainsi fortement leur taux, ces dernières ont pour objectif de durcir les conditions d’accès au crédit afin de ralentir l’économie et ainsi faire baisser les prix. Les investisseurs auront sans doute anticipé très tôt une stabilisation de ces taux, voire une baisse d'ici 2024.
De même que ni la crise bancaire de la fin du premier trimestre, ni la menace par la suite d’un défaut de paiement des Etats-Unis à la suite du dépassement du plafond de la dette du pays ne sont parvenues à inverser la tendance. Sans un compromis trouvé in extrémis entre le président Biden et le leader républicain de la Chambre des représentants, puis approuvé en urgence par le Congrès, les Etats-Unis auraient pu se retrouver dès le 5 juin en défaut de paiement, provoquant une catastrophique économique et financière au niveau mondial.
La lutte contre l’inflation reste une priorité
L’inflation, sujet de préoccupation principal des investisseurs depuis fin 2021, a nettement reflué aux Etats-Unis et en Europe depuis plusieurs mois. En revanche, l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) demeure tenace, à un niveau bien supérieur à la cible des 2% des banques centrales, ce qui explique que ces dernières continuent leur resserrement monétaire. Le taux principal (taux de refinancement) atteint désormais 5.25% aux USA et 4.25% en Europe, sachant que de nouvelles hausses sont déjà annoncées d’ici la fin de l’année.
Quelles perspectives pour les prochains mois ?
La tendance positive enregistrée par les principales places boursières mondiales au cours des derniers mois reste à nuancer. Concrètement, la quasi-totalité des gains de l'indice américain S&P 500 reste imputable à quelques entreprises, principalement dans la technologie, en particulier le secteur de l’intelligence artificielle qui attire de plus en plus d’investisseurs.
Par ailleurs, la visibilité reste faible dans un contexte où d’un côté, les indicateurs de l'activité économique donnent toujours davantage de signes de ralentissement tandis que de l'autre, les banques centrales se montrent toujours autant déterminées à lutter contre l'inflation, maintenant le cap du resserrement monétaire. Le marché de l’emploi, indicateur clé scruté par ces dernières, reste encore très robuste.
Même si les perspectives à court terme demeurent incertaines, nul doute que les prochaines publications des résultats trimestriels des entreprises seront suivies attentivement par les investisseurs dans la mesure où ces dernières pourraient influer sur l’évolution des marchés financiers.
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